« Soyons clairs, je n’étais personnellement pas favorable à une candidature écologiste pour les présidentielles ; je l’avais dit dans les instances nationales d’Europe Écologie les Verts dès le printemps dernier. L’objectif de beaucoup de Français est de tourner la page Sarkozy et d’engager un vrai tournant des politiques nationales vers plus de développement humain, plus d’humanité et de création de richesses pour tous. L’alliance entre les forces de gauche, écologistes et réformatrices sera nécessaire pour gagner. Le scrutin présidentiel, totalement centré sur une personne et un projet unique et simple, voire simpliste et de court terme, cadre mal avec les dimensions multiples et collectives, à visée long terme, de l’écologie.

Et pourtant nous sommes en campagne, comme les candidats « poids lourds » nous le démontrent tous les jours : Sarkozy, Hollande, Bayrou et Le Pen fourbissent leurs programmes et leurs promesses. Aucun d’entre eux ne prend véritablement la mesure de la nécessaire transition écologique de la société. Relancer l’économie sans la transformer nous amènerait à une crise bien pire, à des inégalités encore plus croissantes, à des pics de chômage encore plus hauts. Soutenir la création de logements sans qu’ils soient plus durables et accessibles rendrait nos villes encore plus invivables, nos énergies encore plus coûteuses, la ségrégation entre quartiers pauvres et quartiers riches encore plus forte. C’est pour cela qu’il faut une candidature écologiste aux présidentielles, pour que les thèmes de l’économie de proximité et de l’économie verte, de la sobriété énergétique et des déplacements doux, de la création de richesses humaines soient aussi au cœur de la campagne.

Eva Joly porte ces messages et cette espérance. Elle n’est vraiment pas une candidate comme les autres, elle dérange : « pas assez française », pas assez respectueuse des convenances, pas assez médiatique ? On a pu reprocher les mêmes choses à René Dumont, Antoine Waechter, Noël Mamère ou Dominique Voynet en leurs temps. Depuis 30 ans, l’écologie politique fait du chemin et s’impose en France pour apporter des solutions nouvelles au sein de la gauche et du centre gauche. Nous allons gagner cette bataille électorale ensemble, à travers une vraie prise en compte des aspirations de la population à un monde plus juste et durable, dans une économie plus humaine et solidaire. Nous allons gagner car nous pouvons et nous devons gagner ! »

Cyril Kretzschmar, le 29 janvier 2012