Face à la crise, l’artisanat participe à la transition écologique de l’économie
Après le succès de la 1ère Biennale européenne de l’artisanat à Lyon, Jean Jacques Queyranne et moi recevons le 3/12/14 une délégation de l’Union Patronale Artisanale Rhône Alpes. Trois éléments à souligner dans le contexte difficile que traversent les artisans.
1 / l’Artisanat, un moteur de l’économie et de l’emploi en France
Forts de savoir-faire inscrits dans les siècles, ouverts aux innovations et aux avancées technologiques, attentifs aux évolutions de la société, pépinière d’entrepreneurs, l’Artisanat est le principal employeur et créateur de richesses du secteur concurrentiel en France. En Rhône-Alpes, ce sont :
- 120 000 entreprises, soit une entreprise Rhône Alpine sur quatre
- Plus de 300 000 actifs, soit 11% de la population active occupée en Rhône-Alpes
- 246 000 salariés, soit un salarié rhônalpin sur cinq
L’artisanat joue un rôle majeur dans l’économie de proximité, une économie ancrée dans tous les
territoires, essentielle à l’équilibre entre villes et campagnes. Garants d’un lien social, proches de
leur clientèle, les artisans, tout en développant l’activité économique, contribuent à maintenir
les relations humaines au sein de leurs quartiers, dans les centres villes et les villages. Tant par
leur poids économique que par leur offre quotidienne de biens et de services, les entreprises
artisanales participent au développement de l’emploi de proximité dans chaque territoire.
Et la transition écologique de l’économie, c’est une économie locale qui répond aux besoins humains ici et maintenant, qui favorise les échanges locaux et qui créée de l’emploi.
2 / L’Artisanat, “passeur de savoir” pour les générations futures
L’Artisanat en Rhône-Alpes joue son rôle de transmission de savoir-faire, en accueillant chaque année 20 000 apprentis (soit la moitié des contrats d’apprentissage signés chaque année). Le développement de l’apprentissage est plus que jamais, dans un contexte de chômage des jeunes important, un outil essentiel de la formation et d’accès à l’emploi. Avec 68% d’insertion 7 mois après la sortie de formation (enquête IPA 2013), l’apprentissage est une voie qui a fait ses preuves pour permettre à des jeunes de 16 à 25 ans de réussir leur formation initiale, d’acquérir une qualification et d’accéder durablement au marché du travail. Parce qu’il met en œuvre une pédagogie de l’alternance rigoureuse et de qualité, l’Apprentissage devient progressivement une « voie d’excellence » permettant, dans la plupart des secteurs professionnels, d’accéder à des études et à des diplômes avec la même considération que les voies scolaire et académique… Ces jeunes auront aussi de bonne chance de devenir entrepreneur à leur tour, puisqu’un diplômé de l’artisanat sur deux devient chef d’entreprise dans les dix ans qui suivent son entrée dans la vie active.
Et la transition écologique de l’économie, c’est une économie locale qui intégre les jeunes, qui transmet les savoir-faire, qui prépare la relève !
3 / l’Artisanat, acteur de la réparation et de la réduction des déchets
En Rhône-Alpes, les artisans « Répar’acteurs » (le label des réparateurs… …d’ordinateurs, de téléphones, de meubles, d’articles en cuirs, de bijoux, de vêtements et chaussures …) ce sont près de 5 000 artisans qui vont du cordonnier, au bijoutier, en passant par le réparateur d’ordinateurs…
Ces artisans Répar’acteurs s’engagent, par la signature d’une charte, à effectuer des réparations avant de vendre un produit neuf. Ils développent un service nécessaire auprès des citoyens, et contribuent à la prise de conscience du consommateur de l’impact positif de la réparation sur l’environnement (par l’évitement de déchets, la réduction de la consommation de matière première, la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport…) et son pouvoir d’achat.
Ces métiers de la réparation sont des métiers d’avenir, avec un fort potentiel de création d’emploi, pour lutter contre l’obsolescence programmée, prolonger la durée de vie des produits et réduire les déchets.
Et la transition écologique de l’économie, c’est une économie qui réduit son empreinte écologique, qui réduit la production de déchets, qui économise les matières premières et l’énergie…
Et pourtant, bien des mesures gouvernementales, fort bien inspirées au départ, favorisent de fait les grandes entreprises au détriment des petites : CICE, compte pénibilité, soutien aux employeurs d’apprentis… Il est plus facile de verser 1 million à une grande entreprise que 10 000 € à 100 petites, alors que ce sont elles qui font l’emploi et portent, au quotidien, la transition. Plus que jamais les pouvoirs publics, Etat et collectivités ensemble, doivent rendre accessibles leurs dispositifs publics aux plus petites entreprises. Les démarches contractuelles comme ATOUTS, solution gagnante pour les artisans, montrent la voie. Artisans et Région Rhône Alpes peuvent maintenant aller plus loin en associant plus fortement l’Etat et les autres collectivités à cette dynamique régionale. Ils peuvent faire école dans d’autres régions et à l’échelle nationale.