Archives de : cyrilkretzschmar

  1. Vidéo Réinventer l’économie sociale

    Cyril Kretzschmar intervient dans cette conférence des JECO 2012 « Réinventer l’économie sociale » aux cotés de :

    Jean-Marc Borello Président du groupe SOS et président du MOUVES Mouvement des entrepreneurs sociaux

    Daniel Boyer Secrétaire général de la FTQ Fédération des Travailleurs et des Travailleuses du Québec

    Goéry Delacôte Président du Conseil d’administration de Exploradôme

    Philippe Frémeaux Délégué Général de l’Idies

    Razzy Hammadi Député, Membre de la commission des affaires économiques

    François-Nicolas d’Alincourt RCF Lyon

     

     Issue des traditions de lutte sociale de la fin du XIXéme, l’économie sociale s’est peu à peu structurée en Europe, et particulièrement en France, autour des associations employeuses, des coopératives, des mutuelles et des fondations. Sujet à débat voire à controverse, devenue économie sociale et solidaire dans les années 80/90, l’ESS revendique sa place pleine et entière dans la création de richesse, au-delà des seules activités de réparation sociale ; elle cherche à s’affirmer comme une façon d’entreprendre autrement, possible dans toute l’économie. Avec la forte mobilisation autour des Etats Généraux de l’Economie Sociale et Solidaire en France en 2011, la création d’un Ministère délégué à l’Economie sociale et solidaire dans le gouvernement Ayrault et la préparation d’un projet de loi spécifique au Parlement pour l’automne 2012, vivons nous un changement d’ère?

    L’économie sociale et solidaire représente, selon les statistiques classiques mais trompeuses, 10% de la richesse créée en France et près de 13% des emplois avec 2,3 millions de salariés. Elle attire fortement les jeunes entrepreneurs et certains salariés en quête de mieux vivre dans leur travail. Quel est son réel potentiel de développement, d’innovation et de création d’emplois? Peut-elle constituer un levier significatif pour le développement économique attendu en France? Peut elle irriguer l’ensemble des secteurs en réorientant l’activité économique vers des réponses plus pertinentes et durables aux besoins humains? En tissant des liens avec les acteurs de l’économie conventionnelle? En innovant en terme de forme d’organisation? En inspirant des solutions de gouvernance d’entreprises plus démocratiques? A-t-elle vocation à s’ouvrir plus largement à l’économie conventionnelle… au risque peut-être de s’y dissoudre ?

     


    Réinventer l’économie sociale par journeeseconomie

  2. Prêt de chez moi : première plateforme de Crowdfunding Rhônalpine !

    En vue du lancement officiel de la première plateforme de Crowdfunding Rhônalpine le 6 juin prochain, la NEF lance un Appel à projet sur l’ensemble de la région Rhône-Alpes, afin de financer 10 premiers projets !

    Cette initiative s’inscrit en cohérence avec la volonté de la Région Rhône-Alpes de soutenir le développement de l’économie de proximité et les outils d’ingénierie financière territoriale permettant la mobilisation de l’épargne locale.

    Vous souhaitez créer ou développer votre activité professionnelle en Rhône-Alpes ? Vous avez un besoin de financement situé entre 3 000 et 15 000 euros ?

    Optez pour un financement collaboratif de votre projet grâce à Prêt de chez moi !

    A partir d’une plateforme Internet gérée par la Nef, Prêt de chez moi vous offre la possibilité d’obtenir un prêt grâce à l’épargne de dizaines de citoyens de votre territoire.

    Entrepreneurs, responsables associatifs, dirigeants d’entreprise, n’attendez pas pour présenter votre projet !

    La Nef propose aux porteurs de projets rhônalpins de tester cette forme innovante de financement.

    Contactez la NEF dès à présent sur pretdechezmoi@lanef.com

    voir aussi :

    Pret_de_Chez_Moi_-_comment_ca_marche

    Plaquette_Pret_de_chez_moi_v2

     

    Prêt de chez moi - la NEF

  3. PROGRAMME ATOUTS : la Région accompagne l’évolution du modèle artisanal pour l’adapter aux enjeux de demain

    Le Programme Atouts, solutions gagnantes pour les artisans, sera signé officiellement le lundi 28 janvier 2013 à 16h au SIRHA par les 4 partenaires qui s’engagent ainsi à accompagner, sur tous les territoires de Rhône-Alpes, l’évolution du modèle artisanal pour l’adapter aux enjeux de demain.

    Elaboré conjointement sous l’impulsion de la Région, par l’Etat, la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat Rhône-Alpes (CRMA), et l’Union Professionnelle Artisanale Rhône-Alpes (UPA), le Contrat de Progrès Artisanat s’inscrit dans la Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation 2011-2015 (SRDEI), votée en Assemblée plénière en février 2011 et dont l’un des trois axes stratégiques porte sur le développement de l’économie de proximité. Il a été adopté par les conseillers régionaux lors de la session des 29 et 30 mars 2012.

     

    L’artisanat rassemble un quart des entreprises rhônalpines et représente un tissu économique clé. La Région contribue à hauteur de 6M€ au budget global de 22M€ engagés dans ce contrat triennal pour orienter les artisans vers les activités porteuses de développement, les accompagner dans la différenciation de leur offre et de leur positionnement, leur permettre de s’adapter aux contraintes légales et normatives et favoriser leur implantation durable dans les territoires.

     

    Cyril Kretzschmar, Conseiller régional délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire, rappelle que « L’artisanat concerne tous les Rhônalpins.  Les artisans fournissent les services de proximité indispensables à la vie quotidienne mais ils jouent aussi un rôle essentiel pour l’industrie, l’alimentation, les services, le patrimoine de Rhône-Alpes. La Région est pleinement engagée auprès de ce tissu économique qui contribue activement à l’attractivité des territoires ».

     

    Le Programme Atouts : 3 objectifs principaux

    • Contribuer au développement de l’artisanat en Rhône-Alpes

    • Renforcer le rôle majeur de l’artisan dans l’économie de proximité, facteur de lien social

    • Intégrer le développement durable dans la gestion de l’entreprise artisanale

     

    Le Programme Atouts : des objectifs opérationnels ambitieux pour  2012-2015 :

    –          3 800 entreprises accompagnées sur le développement commercial, l’export, la compétitivité, le numérique et l’environnement

    –          800 chefs d’entreprise accompagnés dans leur phase de transmission

    –          plus de 9 000 porteurs de projet informés et conseillés

    –          1 500 diagnostics sur les ressources humaines

    –          près de 21 000 jeunes confortés dans leur choix d’orientation

    –         Ainsi que de nombreuses actions sur l’économie de proximité, l’accessibilité, le dialogue social ou encore le développement durable

     

    Signature programme Atouts – communiqué de presse

    Atouts doc com

     

  4. En perte de vitesse, le secteur associatif alerte sur ses besoins de financements

    Article publié le mardi 22 janvier 2013 sur Localtis

    La journée organisée le 22 janvier 2013 par la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) et France Active sur « les associations, acteurs du développement des territoires » a été l’occasion de faire un bilan sur le monde associatif. Un monde qui subit pour la première fois depuis longtemps une baisse de ses emplois, et qui doit faire face à de nombreuses difficultés, comme la baisse de la subvention publique…

    Les acteurs du monde associatif se sont retrouvés le 22 janvier 2013 à l’occasion d’une journée organisée par la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) et France Active, en partenariat avec l’Association des régions de France (ARF) sur le thème : « les associations, actrices du développement des territoires ». L’occasion de dresser un état des lieux du monde associatif, après le passage de la crise.
    Selon Viviane Tchernonog, chercheur au CNRS, « le poids du secteur associatif a continué à se développer entre les années 2005 et 2010 de manière soutenue ». Par la suite, entre 2010 et 2012, il y a eu une stagnation des budgets et une légère baisse de l’emploi salarié. Si elle est peu importante, cette baisse marque un tournant : « C’est la première fois depuis très longtemps que le secteur perd des emplois, c’est un moment historique pour le monde associatif », a précisé Viviane Tchernonog.
    A l’heure actuelle, la France compte 1,3 million d’associations qui représentent 80% des emplois de l’économie sociale et solidaire (ESS), avec quelque 16 millions de bénévoles. Le secteur représente 1,8 million de salariés, soit 5% des emplois. Il pèse 70 milliards d’euros, soit 3,5% du PIB.
    Parallèlement à la crise, le secteur doit subir de plein fouet la baisse des subventions publiques. La part de ces subventions « baisse de façon drastique », a précisé Viviane Tchernonog, au profit de commandes publiques. La progression de la commande publique serait de 6% en huit ans, avec une diminution de 9% des subventions. « La part du financement issu des communes a également baissé et c’est une première, puisqu’auparavant, elles étaient les premiers partenaires, ex-æquo avec l’Etat, du monde associatif, a détaillé Viviane Tchernonog, elles sont passées deuxièmes. Ce sont les conseils généraux qui sont devenus les premiers partenaires des associations en volume. Leur part a fortement augmenté entre 2005 et 2010, alors que la part des régions est restée stable à 3,5%. En temps de crise, les collectivités se recentrent sur leurs compétences. »
    Les conséquences de ces changements sont doubles. D’un côté, une privatisation du financement, avec l’apparition de fortes inégalités entre les territoires. De l’autre côté, un phénomène de « sélection de la clientèle », celle-ci étant de plus en plus amenée à participer au coût des services proposés par les associations.

    « On explore de nouvelles pistes »

    Face à ce nouveau contexte, les associations tentent de s’adapter. Leur modèle commence à évoluer. « On explore des pistes nouvelles en partenariat avec le privé, car on n’arrive plus à faire financer nos projets, a expliqué Aude Torchy, déléguée générale de l’Association pour favoriser l’intégration professionnelle (Afip), les modèles bougent et des fenêtres s’ouvrent, mais il y a encore du chemin à faire. »
    Pourtant, que ce soit du côté de l’Etat, des collectivités ou des économistes, tous reconnaissent le rôle primordial des associations dans le développement économique des territoires. « Elles jouent un rôle d’amortisseur et de réparation car les difficultés des populations sont importantes, mais elles jouent aussi un rôle d’attractivité (présence d’une crèche sur un territoire par exemple) et de lien avec le tissu économique. Elles permettent aussi aux citoyens de s’approprier les enjeux du développement économique des territoires, en s’opposant ou en favorisant des projets », a expliqué Laurent Fraisse, socio-économiste au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise).
    Les pôles territoriaux de coopération économique (PTCE) favorisent aussi la mixité des acteurs.

    « C’est particulièrement intéressant, a souligné Cyril Kretzschmar, conseiller délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire au conseil régional de Rhône-Alpes, on peut ainsi voir ce que les différents acteurs, associations, entreprises, etc., peuvent mutualiser, quelles sont leurs complémentarités… »

    Pour tenter de sécuriser leur développement et de soutenir leur mutation, la CPCA et France Active ont émis des propositions. Les deux structures demandent ainsi une clarification par voie législative des liens entre statut fiscal et système de ressources des associations. Elles suggèrent qu’on accompagne les associations dans leur recherche de financements auprès des fonds structurels européens.
    Autres propositions : organiser et coordonner l’offre d’accompagnement dans les territoires, conforter les réseaux et renforcer la capacité d’action du dispositif local d’accompagnement (DLA) qui a été créé il y a dix ans pour soutenir l’emploi dans les associations. L’idée serait de concentrer les moyens du DLA sur les dimensions structurantes du projet associatif et du modèle économique.
    Les structures proposent aussi de favoriser la constitution de fonds propres associatifs, avec notamment des circuits courts d’épargne solidaire et l’accès aux associations au prêt bancaire. Par ailleurs, la CPCA et France Active estiment nécessaire de donner une définition légale de la subvention et de définir une procédure sécurisée d’appel à initiatives comme un des modes possibles d’attribution de subventions.

    Un appel à projets sectoriel

    Quelques signaux positifs éclairent l’horizon des associations. La future charte, qui sera signée entre l’Etat, les collectivités territoriales et les associations, pour poser les fondements politiques du dialogue civil entre les trois acteurs en est un (voir notre article du 21 janvier 2013 ci-contre). L’autre signe encourageant est l’élaboration actuelle du projet de loi cadre sur l’économie sociale et solidaire, qui doit comporter des dispositions relatives au monde associatif. Un travail est ainsi en cours sur la compensation qui pourrait être mise en place pour les gros employeurs du secteur qui ne peuvent bénéficier ni du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en vigueur depuis le 1er janvier 2013, ni de l’augmentation de l’abattement accordée pour les structures non lucratives, du fait de leur taille. La loi devrait également donner des détails sur la définition de la notion de subvention publique et permettre de mieux soutenir les investissements associatifs, notamment à travers la Banque publique d’investissement, dont 500 millions d’euros sont réservés à l’économie sociale et solidaire.
    Mais « il reste à faire en sorte que les crédits restants du programme d’investissements d’avenir (PIA) soient réellement fléchés vers ce secteur, et que la BPI prenne ensuite le relais », a détaillé le 22 janvier Bertrand Gaume, directeur de cabinet de Benoît Hamon, ministre délégué en charge de l’Economie sociale et solidaire. D’ores et déjà un appel à projets sectoriel, dans le cadre de l’action « Financement de l’économie sociale et solidaire » du PIA a été lancé le 21 janvier 2013 par la Caisse des Dépôts, pour le compte de l’Etat. Cet appel à projets, qui est lancé pour une durée de quatre mois, est destiné à financer des projets dans quatre secteurs porteurs d’innovation et d’emplois, la santé et les services à la personne, le numérique, la mobilité durable, et l’éco-construction et l’habitat coopératif. Au total, à fin décembre 2012, près de 32 millions d’euros ont été engagés en faveur des entreprises de l’ESS dans le cadre de cette action, lancée en juillet 2010 et dotée de 100 millions d’euros.

    Emilie Zapalsk

     

    En perte de vitesse, le secteur associatif alerte sur ses besoins de financements – Localtis.info un service Caisse

  5. Le développement de l’agglomération et de l’ouest doit se faire sans l’anneau des sciences

    « Le développement de l’agglomération et de l’ouest doit se faire sans l’anneau des sciences »

    Cliquer ICI pour écouter l’avis de Cyril Kretzschmar exprimé lors de la réunion territoriale Entrée nord ouest de Lyon du 10 janvier 2013.

    avis anneau des sciences

  6. L’ECONOMIE DE PROXIMITE : un potentiel que la Région veut mobiliser

    Avec plus de 100 000 TPE, autant d’entreprises artisanales, plus de 87 000 commerces, et 23 000
    structures de l’économie sociale et solidaire, l’économie de proximité représente une part
    importante des acteurs économiques et des emplois en Rhône-Alpes, et couvre tous les territoires :
    urbains, périurbains ou ruraux, plaine ou montagne.
    « Le caractère non-délocalisable de sa production comme de ses emplois fait du soutien à l’économie
    de proximité, un enjeu essentiel pour la Région pour se battre plus efficacement contre la crise » a
    rappelé Cyril KRETZSCHMAR, Conseiller régional délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux
    emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire. « Cette économie contribue au
    développement équilibré des territoires et à la réduction de notre empreinte écologique, et joue un
    rôle majeur dans l’intégration des jeunes dans l’emploi.»
    La Région a décidé de renforcer les actions mises en place dans la stratégie régionale de
    développement économique et d’innovation (SRDEI) décidée en février 2011, pour encore mieux
    orienter et mieux appuyer les acteurs de l’économie de proximité sur son territoire.
    Une démarche régionale en faveur de l’économie de proximité sera ainsi déployée.

    L’accompagnement de 8 territoires (1) a permis d’analyser les moteurs de leur développement. Des
    outils méthodologiques vont être diffusés pour porter un autre regard sur le potentiel de cette
    économie : un cahier de l’économie de proximité, un système de veille régionale, une journée
    régionale de capitalisation prévue le 18 juin 2013.
    Il a également été décidé de soutenir encore davantage la dynamique de l’économie de proximité
    dans les contrats territoriaux (2), en portant une attention accrue à la détection des besoins, à la
    redistribution des richesses et à leur transformation en emplois de proximité.
    Enfin, la Région a souhaité mieux articuler ses politiques au profit de l’économie de proximité. Il a
    été décidé de :
    – faciliter l’émergence et la création d’entreprises, en s’appuyant par exemple sur le réseau
    CREAFIL, ou encore en adaptant le dispositif IDéclic Solidaire ;
    – consolider les emplois et soutenir le développement de ses entreprises, en déployant le
    dispositif Sécurise’RA dans les TPE et en portant la part des TPE à 50% dans le plan PME ;
    – mobiliser les projets fonciers et immobiliers, en précisant par exemple les orientations
    régionales relatives à l’artisanat et aux commerces pour les documents d’urbanisme ;
    – appuyer des formes nouvelles d’ingénierie financière, en accompagnant notamment les
    monnaies complémentaires ;
    – encourager des démarches innovantes de coopération économique (sociétés coopératives
    d’intérêt collectif, pôles territoriaux de coopération économique…)
    « Le Conseil régional affirme ses priorités en faveur du développement et de la consolidation de
    l’industrie, comme des activités du commerce, des services et de l’artisanat, au service de tous les
    territoires » a souligné Jean-Jack QUEYRANNE.

    1 – CDDRA Bassin de vie de Bourg en Bresse, PNR du Pilat, l’agglomération du Pays Viennois, PNR des Bauges, le CDDRA du Faucigny, CDDRA du Haut Bugey,
    CDDRA du Bugey, Grand Projet Rhône-Alpes Grotte Chauvet. Un nouvel appel à candidature a été lancé ce jour.
    2 – Tels que les contrats de développement durable Rhône-Alpes (CDDRA) ou les contrats de fonction d’agglomération et de centralité (CFAC).
    Extrait du communiqué de presse de l’Assemblée plénière 13 et 14 décembre 2012

    RRA – Economie de proximite – déliberation

    RRA – Economie de proximite – rapport

    RRA – Economie de proximite – annexe au rapport

  7. Vote de la délibération Economie de proximité en Rhone-Alpes

    Délibération économie de proximité

    Assemblée plénière Conseil Régional Rhône Alpes 13 décembre 2012

    Intervention de Cyril Kretzschmar pour présenter la délibération

     

     

    Nous avons voté notre Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation en avril 2011. Pourquoi à ce moment-là avons-nous affirmé le rôle stratégique de l’économie de proximité ? Nous sommes à l’heure de nouveaux chantiers sur la réorganisation territoriale. Au moment où certains de nos voisins, proches ou lointains, affirment, quitte à le faire de manière péremptoire, l’émergence des Eurométropoles, que fait la Région dans la proximité ? Ne nous reproche-t-on pas souvent d’être trop éloignés des plus de 40 bassins de vie de nos 8 départements, des plus de 200 000 entreprises et 6 millions de rhônalpines et rhônalpins ? Quelle est, au bout du compte, la valeur ajoutée de la Région pour les territoires en matière économique ?

    En matière de politiques économiques, chaque collectivité agit librement comme c’est le cas pour la plupart des domaines d’action publique. le rôle de coordination est dévolu par la loi à la Région.

    Ce rôle est délicat, parfois difficile, mais il demeure essentiel, quelles que soient les configurations actuelles ou futures de nos territoires. Le rôle de l’Europe, de l’Etat comme des Régions est à ce titre essentiel pour assurer un degré minimum de cohérence entre les politiques économiques, pour assurer tout autant une solidarité entre les territoires elle-même garante de la cohésion sociale nécessaire entre nos concitoyens.

    La création de richesse ne peut se concevoir sans des politiques publiques de répartition de ces richesses. L’Etat agit sur la fiscalité des personnes et des échanges, les territoires – et en premier lieu les Régions – doivent veiller à prévenir les déséquilibres :  la concentration de ressources publiques et privées sur certains territoires crée des risques d’accroissement considérable des phénomènes de décrochage économique et d’accroissement des écarts de richesses.

    Un territoire ne vit que par ses liens avec les autres territoires et ces liens fondent une partie significative de sa capacité à créer des richesses. Renault Trucks Vénissieux n’existerait pas sans doute sans le site Renault Trucks de Bourg en Bresse, y compris sans le site Iveco d’Annonay et de nombreux sous-traitants en Rhône-Alpes. Dans un univers totalement différent, la gastronomie lyonnaise ne serait rien sans le reblochon savoyard, le Saint-Marcellin, la caillette ardéchoise ou les grenouilles des Dombes.

     

    Qu’appelle t-on l’économie de proximité ? Plusieurs économistes français comme Laurent Davezies et Bernard Pecqueur, ont mis en lumière le poids de différents secteurs économiques. Ils ont proposé une façon d’analyser les modes de création de richesse sur les territoires. Les secteurs visés sont ceux du local, de la micro-économie ancrée sur le territoire : on y retrouve les activités, entreprises et emplois de l’artisanat, du commerce dit de proximité, de l’économie sociale et solidaire et des TPE à influence locale. Les activités économiques dont l’essentiel des clients, fournisseurs, salariés et partenaires sont implantés dans le même bassin de vie font ainsi partie de l’économie de proximité.

    Basée sur la relation directe et le circuit court, donc sur le lien, l’économie de proximité ne se résume pas à la question du lieu. La proximité n’est pas exclusivement géographique, mais s’étend aussi aux valeurs associées à un échange : le commerce équitable et responsable fait partie intégrante de l’économie de proximité.

    Ces activités sont portées par des entreprises très nombreuses, mais aussi très petites[1], et c’est un des défis majeurs des politiques économiques.

     

    Comment rendre les dispositifs publics accessibles à de si petites structures, démunies le plus souvent de moyens d’ingénierie nécessaire pour mobiliser les appuis publics ? Pas de DRH, pas de secrétaire général, pas plus que d’IRP dans ces entreprises…

    La présente délibération cherche d’abord à améliorer l’accessibilité de nos politiques à ces petites structures de l’économie de proximité, grâce notamment à la mobilisation des démarches collectives comme le Plan PME, le contrat économique sectoriel ESS ou encore le Contrat de Progrès de l’Artisanat ATOUTS.

    Nos dispositifs contractuels territoriaux négociés et mis en œuvre avec nos partenaires, les CDDRA, CFAC, PNR, CUCS ou, indirectement, GPRA, sont également des leviers importants pour agir en proximité aux cotés des acteurs locaux

    L’objectif est  de soutenir les  territoires intéressés par cette démarche, pour enrichir leurs diagnostics locaux et stratégie de développement en matière économique, sans faire de faire de l’économie de proximité l’alpha et l’oméga de leurs projets

     

    Comment se crée et se redistribue la richesse sur les territoires ? Voici la question centrale que cette délibération permet d’approfondir avec nos partenaires territoriaux.

    L’économie de proximité est avant tout une façon de voir le développement économique local, une façon de changer de lunettes pour comprendre les modes de production de la richesse.

    L’analyse de l’origine de l’ensemble des revenus produits sur un territoire, et pas uniquement les composantes du PIB, permet de distinguer quatre bases de revenus qui sont

    • la base productive : revenus liés à la présence d’actifs qui vivent sur le territoire et travaillent dans des secteurs d’activité de production des biens et des services vendus à l’extérieur du territoire
    • la base résidentielle : revenus issus des pensions de retraite, des dépenses touristiques marchandes et non marchandes, des revenus des capitaux mobiliers et fonciers, des revenus dont bénéficient les actifs qui résident sur le territoire mais travaillent ailleurs
    • la base sociale : revenus composés des prestations sociales (hors pensions de retraite) : indemnités chômage, allocations familiales, RSA…
    • la base publique : revenus liés à la présence d’actifs résidant sur le territoire et travaillant dans la fonction publique d’État, Territoriale et Hospitalière.

     

    Ces quatre bases composent un « mix », un mélange aux contours très divers selon les territoires et la richesse de nos bassins de vie. En se livrant, avec les territoires eux-mêmes, à une analyse de ce mix, on constate plusieurs faits tout à fait éclairants :

    • la base productive représente moins de 20% des revenus de nos territoires
    • la base résidentielle représente plus de 50% de ces revenus, et ceux-ci contribuent à un réel dynamisme économique des territoires concernés
    • quatre types de territoires émergent clairement en Rhône Alpes :
      • un premier type productif, marchand et dynamique, centré principalement sur l’axe Lyon-Grenoble-Chambéry-Annecy
      • un deuxième type non productif, non marchand mais dynamique, car entretenus par le tourisme, les retraites et les salaires publics, autour des zones de montagne alpines et sèches
      • un troisième type productif et marchand mais en difficulté, composé de basins industriels en transition, principalement autour de villes moyennes dans la Loire, l’Ain, la Drôme
      • un quatrième type non productif, non marchand et en difficulté, dépendant principalement de l’apport de transferts sociaux. C’est le cas de différents espaces ruraux ou en grande périphérie de villes.

     

    La priorité donnée dans les politiques publiques à un redressement productif trop fortement centré sur les seuls secteurs industriels traditionnels, et dans les zones d’emploi les plus performantes, risque, dit Davezies de creuser les disparités territoriales. « Faudra t-il choisir entre égalité territoriale et efficacité économique ? » nous interpelle l’auteur.

     

    L’axe Economie de proximité de notre SRDEI se donne pour ambition de réussir les deux, l’efficacité économique comme l’égalité territoriale.

    La délibération, s’appuyant sur les expériences d’une dizaine de territoires rhônalpins déjà engagés dans le développement de l’économie de proximité, propose aux territoires volontaires une démarche d’accompagnement autour d’un diagnostic de la création de richesse locale. Pour les territoires fédérés en CDDRA, CFAC ou PNR, nous soutiendrons de tels diagnostics globaux, s’appuyant sur les différentes bases citées précédemment, et leur permettant le cas échéant d’enrichir, de diversifier ou de concentrer leur stratégie de développement.

     

    Cette démarche doit beaucoup au travail de nos partenaires élus au développement économique des communes et intercommunalités, aux professionnels du développement économique local fédérés autour de l’Association Rhône Alpes des Développeurs Economiques Locaux, ARADEL, ainsi que du Centre Régional de Développement Rural. A nos partenaires fédérateurs des acteurs économiques Chambres de Métiers et d’Artisanat (CRMA et CMA), Chambres de Commerce et d’Industrie (CCIR et CCIT), Chambres d’Agriculture (CRA, CDA), Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS). A l’Etat (Direccte, par son engagement politique et technique y compris via le Feder).

    A mes collègues élu.es régionaux.ales associé.es à ces presque deux années de travail, élus rapporteur.ues de CDDRA et de CFAC ou administrateurs.trices de PNR ayant participé aux sessions de formation-action économie de proximité. A mes collègues vice présidents Jean Louis Gagnaire, Christiane Puthod, Hervé Saulignac, Gérard Leras, Michel Grégoire, Edouard Simonian, Claude Comet…. impliqués étroitement dans la préparation de ce texte. Aux membres de la commission emploi, économie, ESS, innovation sociale et dialogue social et à sa présidente Fatiha Benahmed, qui ont apporté leur réflexion politique depuis de nombreux mois. L’implication de l’ensemble de ces acteurs est un premier gage important pour la réussite de la mise en œuvre de cette ambition au service des territoires. Notre débat en assemblée permettra de nous approprier collectivement la démarche proposée.

     

    La délibération propose différents leviers dans les politiques économiques régionales au service du développement des territoires. Ainsi insistera t-on sur les 5 leviers suivants :

    • aide à l’émergence de projets économiques et soutien à la création / reprise d’entreprise : les incubateurs, les coopératives d’activités et d’emplois, la reprise d’entreprise par les salariés comme la SET à St Jeoire…
    • soutien au renforcement de la qualité des emplois, avec le dispositif Securisera
    • mobilisation de projets fonciers et immobiliers : avis de la Région dans les documents d’urbanisme sur les questions de commerce et d’artisanat, immobilier coopératif pour l’ESS…
    • appui à de nouvelles formes d’ingénierie financière : les monnaies complémentaires ou les outils de mobilisation de l’épargne locale comme « prêt de chez moi » à Roanne
    • développement de démarches de coopération économique, et notamment les Pôles territoriaux de coopération économique tel que Pôle Sud autour de l’entreprise Archer qui a relancé la production de chaussures « made in Romans », les SCIC Sociétés coopératives d’intérêt collectif, les nouvelles formes d’alliances économiques…

     

    Nous avons revisité, à travers des 5 leviers, de nombreux dispositifs régionaux, afin de les orienter encore mieux vers les territoires. Je vous encourage, chers collègues du délibératif comme de l’exécutif, à faire de même selon les responsabilités qui sont les vôtres. Dans vos CDDRA, CFAC et PNR ; dans vos politiques sectorielles et via vos partenariats avec les acteurs locaux. Un prochain appel à candidature « formation-action économie de proximité » sera lancé dés demain ; je vous remercie de la relayer autour de vous.

     


    [1] L’effectif moyen des 120 000 entreprises artisanales rhônalpines est de 2 salariés. Les entreprises de moins de 10 salariés constituent près de 90% de l’emploi privé en Rhône Alpes.

     

    RRA – Economie de proximite – déliberation

    RRA – Economie de proximite – rapport

    RRA – Economie de proximite – annexe au rapport

     

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