Archives de : cyrilkretzschmar

  1. L’ESS, une autre conception de la richesse !

    L’ESS était à l’honneur ce vendredi 15 novembre 2013 à l’hotel de Région. 

     

    Les territoires rhonalpins impliqués pour l’économie sociale et solidaire se sont réunis pour travailler sur le prochain Contrat économique sectoriel ESS, et échanger avec Benoit Hamon, Ministre délégué à l’ESS et à la consommation.

    15 11 2013 ESS

    15 11 2013 ESS

    15 11 2013 ESS

     

    JECO 2013

    Les Journées de l’économie ont ensuite proposé une grande conférence conférence  sur le thème  « L’économie sociale en France comme au Québec, une autre conception de la richesse ? »  avec le Ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la consommation Benoit Hamon et du Sous-Ministre associé au MAMROT (Ministère québécois) M. Marc-Urbain PROULX.

    15 11 2013 ESS

    L’économie sociale et solidaire (ESS) bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance croissante. Du fait des services qu’elle rend et de la promesse qu’elle porte : celle d’une économie qui répondrait aux besoins de manière soutenable et donnerait la priorité aux personnes et à l’emploi plutôt qu’au profit ; celle d’une économie qui soit ancrée dans les territoires et dont les organisations seraient gouvernées démocratiquement. Au moment où des lois cadre sur l’ESS sont soumise aux Parlements français comme québécois, cette table ronde visera à évaluer dans quelle mesure et à quelles conditions l’ESS peut tenir cette promesse de transformation sociale.

    Vous pouvez réécouter cette conférence sur le site de RCF, en cliquant ici. 

     

     

     

  2. Francheville Écologie lance son projet pour les municipales !

    L’écologie politique est présente sur la commune de Francheville et elle le sera également pour les prochaines élections municipales de mars 2014. Quatre des élus de la majorité municipale actuelle sont engagés depuis quelques années au sein d’Europe Ecologie les Verts : Cyril Kretzschmar, adjoint à la culture, l’emploi et le développement économique, Pascal Geneyton, Hélène Dromain et Pierre Jolivet, conseillers municipaux. Pierre Jolivet est par ailleurs président du Conseil de Quartier de Bel Air.

    Dans leur mandat municipal, ils ont cherché à défendre les intérêts des Franchevillois.es autour de la défense du cadre de vie et des milieux naturels, de la promotion et du développement des transports en commun et des déplacements doux, d’un urbanisme plus soucieux de l’environnement et de la réduction des consommations d’énergie, d’une plus grande participation des habitant.es, des associations et des entreprises à l’action municipale. Leur bilan autour de ces différents objectifs est positif mais partiel : « peut mieux faire… ».

    A l’heure de préparer de nouveaux engagements pour la période 2014-2020, les élus écologistes sortants et les sympathisants écologistes appellent à constituer une nouvelle dynamique sur la commune, « Francheville Ecologie« . Ce collectif se donne pour projet d’améliorer la prise en compte des attentes et intérêts des Franchevillois.es en matière de qualité de vie, de qualité des transports et de l’urbanisme, de qualité de l’emploi et du travail, de qualité du vivre ensemble.

    Cette démarche ne s’oppose pas au projet porté par Francheville au Cœur, elle viendra l’enrichir de ses spécificités et de ses exigences. Cette démarche est soutenue par Europe Ecologie Les Verts mais elle vise à fédérer plus largement les personnes sensibles à l’écologie, au-delà des frontières politiques classiques.

    Francheville Ecologie, d’ores et déjà constitué en liste, construite autour d’un projet, proposera très prochainement des rencontres publiques pour enrichir ces bases de programmes et élargir son collectif.

     

    Contact :      Alain Nérot 06 83 45 70 94 alain.nerot@wanadoo.fr

    Cyril Kretzschmar 06 32 11 14 23 cyril.kretzschmar@club.fr

    suivez nous sur Twitter : @FrancheEcolo

     

    Francheville Écologie lance son projet pour les municipales !

  3. Forum de l’emploi solidaire : l’économie sociale et solidaire, bien plus qu’un emploi ! 🗓

    L’économie sociale et solidaire, bien plus qu’un emploi !

    Le Forum de l’emploi solidaire est un des grand rendez-vous de l’économie sociale et solidaire (ESS) en Rhône-Alpes. Il se déroule cette année dans un contexte particulièrement favorable, puisque une loi sur l’économie sociale et solidaire est en cours de discussion au Parlement. Cette loi, la première du genre en France (alors que l’Espagne, la Belgique, la Slovénie et bientôt le Québec se sont déjà dotés de telles dispositions) peut être le signe fort d’une réelle ambition politique, visant à produire, échanger, entreprendre autrement.

    L’ESS est très présente en Rhône-Alpes et emploie déjà 230 000 personnes, au sein de plus de 23 000 associations, coopératives et mutuelles ; celles-ci proposent des opportunités de carrière dans des domaines aussi divers que le sanitaire et social, l’animation ou l’environnement, la solidarité internationale, la banque ou l’assurance, les circuits courts… mais aussi la reprise d’entreprise par les salariés, y compris dans l’artisanat ou l’industrie.

    Répondant à des besoins sociaux non ou mal satisfaits, levier de la relocalisation de l’emploi et des activités, y compris industrielles, support de nombreuses expériences de développement durable, l’économie sociale et solidaire et l’entrepreneuriat social démontrent qu’il est possible d’entreprendre autrement : créer de la richesse économique, autant que de la richesse humaine, à travers une réelle intégration des enjeux de l’environnement. Les entreprises sociales embauchent des personnes aux profils, compétences et parcours variés ; elle recherchent des candidat.es et des porteurs de projet qui ont un point commun : mettre du sens dans leur vie professionnelle.

    Le Conseil régional Rhône-Alpes a contribué à créer et à soutenir le Forum de l’emploi solidaire comme l’ensemble des Rencontres Solidaires de novembre. Organiser la rencontre entre porteurs de projets de l’entrepreneuriat solidaire, employeurs et personnes en recherche d’opportunités professionnelles : tel est un l’objectif clé de ce Forum. Venez rencontrer les employeurs de l’ESS, vous trouverez auprès d’eux bien plus qu’un emploi !

     

    Forum emploi solidaire 2013

     

    Tout le programme sur :

     

    http://www.forumemploi-solidaire.org/

     

  4. Rencontres solidaires 2013 !

    Les Rencontres solidaires se dérouleront cette année dans un contexte particulièrement favorable pour l’Economie sociale et solidaire, puisque une loi sur l’économie sociale et solidaire sera prochainement examinée par le Parlement. Cette loi, la première du genre en France (alors que l’Espagne, la Belgique, la Slovénie et le Québec se seront déjà dotés de telles dispositions) peut être le signe fort d’une réelle ambition politique, visant à produire, échanger, entreprendre autrement. Contribuant à la réponse à des besoins sociaux non ou mal couverts, levier de la relocalisation des activités (y compris industrielles) et de l’emploi, support de nombreuses expériences de développement durable, l’économie sociale n’est pas qu’un supplément d’âme pour l’économie classique ». L’économie sociale et solidaire est une alternative crédible à l’approche financiarisée et non-productive de l’économie, et elle a démontré qu’il est possible de « faire autrement » : efficacement sur le plan économique, tout en respectant l’humain (producteur, consommateur, usager, citoyen) et l’environnement. Elle est une économie de l’utilité, de ce qui sert concrètement le mieux vivre, une manière de voir -et de faire !- qui privilégie les rapports sociaux sur les reports financiers. C’est un vrai moyen de transformation pour toutes les activités humaines, face à une crise globale de notre mode de développement : c’est un des leviers de la transition écologique de l’économie.

    Cette 7ème édition des Rencontres solidaires vous propose 20 événements consacrés aux solutions nouvelles que propose l’économie sociale et solidaire : marchés locaux et solidaires, ciné-débats, itinérances, broc-troc-échanges, ateliers participatifs, forums citoyens, salon des alternatives, soirées festives… De nombre ux partenaires se sont mobilisés pour vous proposer des temps forts vous permettant de découvrir l’Economie sociale et solidaire rhonalpine sous toutes ces facettes !  Je tiens à les remercier pour leur dynamisme et leur engagement à mieux faire comprendre l’Economie sociale et solidaire, son potentiel et les solutions qu’elle propose, afin que le plus grand nombre de rhônalpines et rhônalpins puissent la mobiliser au service de leurs projets.

    Venez nombreux, et participez au changement d’échelle de l’ESS ! Le mouvement est lancé,  le temps est venu de transformer les myriades d’initiatives qui fleurissent sur les territoires en un tout, grâce à la construction d’un véritable éco-système. Déjà 23 000 associations, coopératives et mutuelles en Rhône-Alpes : l’ESS représente une part significative de l’activité économique et de l’emploi (près de 10 %) dans notre région, et l’innovation sociale, cette capacité à inventer de nouvelles solutions pour répondre aux besoins humains, constitue un levier majeur pour le développement économique local de nos territoires, que ce soit en milieu rural ou dans les hyper centres ou les quartiers sensibles, sur lequel il est temps de miser beaucoup plus massivement ! … Il y a urgence à développer l’économie sociale et solidaire, dont l’essor pourra changer durablement le paysage de l’économie et de la société française toute entière ! 

    CP RencontresSolidairesRA-2013

    Programme rencontres solidaires A4

     

    Rencontres solidaires 2013

     

     

    Rencontres solidaires 2013 - programme récap

    Tout le programme sur  :

    Tout le programme sur http://www.rencontres-solidaires.org/

     

     

  5. Coopération Rhône-Alpes – Québec sur l’économie sociale et solidaire

    J’ai eu le plaisir de conduire en octobre 2013 une délégation rhonalpine pour une mission inter-collectivités au Québec sur l’Economie sociale et solidaire, composée de :

    – M. Morad BACHIR-CHERIF, 11ème Vice-président en charge de l’Économie sociale et solidaire, de l’Insertion et de la jeunesse, Grenoble Alpes Métropole

    – Mme Marie Odile SASSO, Vice-présidente en charge de l’insertion, de l’emploi et de la politique de la ville, Saint-Étienne Métropole

    – Mme Nathalie MONGE, Conseillère déléguée associée à l’économie sociale et solidaire, Roannais Agglomération

    de leurs collaborateurs et de représentants des organismes d’accompagnement de l’ESS en Rhône-Alpes (CRESS RA, URSCOP, Rhône-Alpes Active).

    L’économie sociale et solidaire (ESS) est une politique importante sur laquelle la Région Rhône-Alpes s’est fortement engagée ces dernières années. Elle est donc logiquement devenue une thématique d’échange prioritaire du 7ème Plan d’actions qui lie la Région Rhône-Alpes au Québec sur la période 2011-2014.

    Ainsi, en deux ans, les projets dans ce domaine ont été nombreux. Après une mission régionale d’étude conduite au Québec en octobre 2011 regroupant les organismes de représentation de l’ESS de Rhône-Alpes, et l’accueil en Rhône-Alpes en novembre 2012 de cinq experts québécois des secteurs de l’ingénierie financière, de la reprise d’entreprises par les salariés et de l’ESS culturelle, nous avons établi un programme d’actions pour 2013-2014.

    Cette mission a traité plus particulièrement les sujets suivants :

    • Politiques publiques touchant à l’ESS au Québec
    • Stratégie de développement économique de l’ESS, leviers de l’ingénierie financière
    • Coopérations territoriales et immobilières
    • Processus d’émergence et de création entrepreneuriat social

     

    Quelques images :

     

     

  6. Fête de la gastronomie à Francheville !

    Retour sur la Fête de la gastronomie…

     

    Jour après jour, découvrez ou revivez les moments-clés de la Fête de la gastronomie sur les marchés de Francheville.

    Du lundi 16 au dimanche 22 septembre 2013, de nombreuses places, rues et avenues – sur lesquelles déballent vos commerçants préférés – seront le théâtre de l’opération « 1 chef, 1 recette, 1 marché ». Bonne balade culinaire, sans gaspillage alimentaire…

     

     

    …sur le marché de Francheville (place du Chater)

     

    …sur le marché de Francheville (place de la mairie)

     

    …sur le marché de Francheville (place de l’Europe)

     

     

  7. ITW sur Millénaire 3 : le soutien à l’économie de proximité

    Interview de Cyril Kretzschmar publiée sur le site Millénaire 3, centre de ressources prospectives du Grand Lyon

     

    Dans le prolongement de sa Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation adoptée en 2011, le Conseil Régional a voté en décembre dernier une délibération visant à soutenir le développement de l’économie de proximité. 

     

    Comment la Région définie-t-elle l’économie de proximité et comment en est-elle venue à s’intéresser à ce champ de l’économie ?

    L’économie de proximité se compose de secteurs d’activité créant de la richesse à usage local. Elle est essentiellement tournée vers la satisfaction des besoins des populations présentes sur le territoire. L’économie de proximité regroupe majoritairement des entreprises artisanales et commerciales, des structures de l’économie sociale et solidaire et des PME/TPE à ancrage local. Elle représente aujourd’hui entre 45 et 80 % de l’emploi sur les zones d’emploi de Rhône Alpes.

    Ma délégation m’a conduit à prendre en charge le pilotage de contrats sectoriels dans les champs de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire. Ceci m’a amené à travailler avec les services de l’Etat, et notamment le responsable du service « économie de proximité » à la DIRECCTE Rhône-Alpes. De même, à cette époque, je me suis intéressé de près aux travaux de Laurent Davezies et Bernard Pecqueur. Cette idée d’économie de proximité a retenu notre attention parce qu’elle rejoignait l’enjeu de la transition écologique de l’économie, vers l’économie circulaire, l’économie de fonctionnalité ou encore l’économie collaborative. Elle permettait d’ancrer ces notions dans le territoire et de donner un sens transversal aux différents domaines de ma délégation. Plus largement, le développement de l’économie de proximité est apparu comme un levier essentiel pour favoriser la création d’emplois pour tous dans chaque territoire de la région. Ces différents éléments ont conduit à faire de l’économie de proximité l’un des trois axes de la SRDEI, Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation. D’une certaine manière nous avons posé dès 2010 une intuition, celle de l’intérêt de développer l’économie de proximité, avant de dire précisément comment nous entendions le faire en 2012.

    Comment en êtes-vous venus à une approche plus opérationnelle de l’économie de proximité ?

    La délibération que nous avons adoptée en décembre dernier expose trois grands leviers par lesquels la Région souhaite contribuer au développement de l’économie de proximité : aider les territoires à mieux prendre en compte l’économie de proximité dans leurs diagnostics territoriaux ; mieux soutenir la dynamique économie de proximité dans les contrats territoriaux ; articuler les politiques sectorielles de la Région au service de l’économie de proximité. Autrement dit, les deux derniers leviers d’action consistent à réagencer, réarticuler ou redéfinir des dispositifs régionaux existant, tels les Contrats de Développement Durable Rhône-Alpes (CDDRA), pour les mettre plus directement au service de l’économique de proximité.
    Le premier axe en revanche est plus novateur. Il renvoie au travail de formation-action que nous conduisons depuis 2011 avec ARADEL (Association Régionale des Développeurs Economiques Locaux) auprès d’un certain nombre de territoires pilotes. Baptisée « Institut de Management des Pratiques Locales » (IMPL), cette démarche a accompagné jusqu’ici 9 territoires rhônalpins : le CDDRA de Bourg en Bresse, le Parc Naturel Régional du Pilat, l’agglomération du Pays Viennois, le PNR des Bauges, le CDDRA du Faucigny, le CDDRA du Haut Bugey, le CDDRA du Bugey, le Grand Projet Rhône-Alpes Grotte Chauvet. Elle en aura bientôt accompagné près de 25. Concrètement cette démarche consiste à expérimenter une approche du développement économique local basée sur les outils d’analyse des moteurs du développement proposée par Laurent Davezies. Elus, techniciens et partenaires du territoire se rassemblent pour produire un diagnostic ; ils le confrontent ensuite avec les autres territoires lors de sessions collectives. Ils partagent ensemble une analyse des moteurs de leur développement et construisent un projet économique intégrant de nouveaux indicateurs de richesse du territoire.

    Cette expérience nous a permis de valider l’intérêt de l’approche par l’économie de proximité et de l’accompagnement personnalisé des acteurs des territoires autour des représentations qu’ils se font de l’économie locale. Le travail de diagnostic par les moteurs de développement permet en effet de comprendre le fonctionnement socio-économique d’un territoire d’une façon plus globale et systémique. Il permet d’appréhender de concert les différentes dimensions des économies locales, à savoir leurs dimensions productive, publique, sociale et résidentielle, et de cerner l’importance de la consommation dans l’économie de proximité. Aujourd’hui, notre volonté est de faire bénéficier de cet accompagnement tous les territoires de Rhône-Alpes qui en auront exprimé le souhait.

    Selon vous, la notion d’économie de proximité fait-elle sens aux yeux du citoyen ? 

    Oui, je le pense. L’économie de proximité est au cœur de la vie quotidienne. Chacun d’entre nous est en contact avec elle chaque jour : les commerces, les artisans, etc. En revanche, le rôle de la circulation des revenus de l’économie de proximité est encore peu perçue. Il ne suffit pas de créer de la richesse. Encore faut-il que celle-ci circule localement !

    Que peut-on attendre du développement de l’économie de proximité ? 

    Aujourd’hui, on observe une véritable accélération dans l’appropriation de l’économie de proximité dans les territoires. Les élus y voient un intérêt de plus en plus fort parce qu’elle leur permet de reprendre la main sur les questions économiques. Dans le contexte de la mondialisation, les stratégies de redéploiement et de désengagement des grandes firmes échappent pour l’essentiel aux territoires. Elles peuvent donner un sentiment d’impuissance. L’économie de proximité quant à elle présente un triple intérêt.
    Sur le plan de l’emploi tout d’abord. Comme l’a montré le diagnostic que nous avons réalisé à l’échelle des zones d’emploi de Rhône-Alpes, l’économie de proximité représente entre 40 et 80% des emplois. L’économie de proximité joue un grand rôle dans la dynamique de création d’emplois. D’autant plus qu’elle correspond à des activités peu ou pas délocalisables. En tant qu’élu, je peux contribuer à l’amélioration de la situation de l’emploi. Un bémol cependant, une partie des emplois de l’économie de proximité, c’est-à-dire ceux qui sont peu ou pas qualifiés, sont porteurs de précarité, sur le plan du statut, de la durée du contrat, du temps de travail, etc. L’amélioration de la qualité des emplois et la sécurisation des parcours constituent donc un point de vigilance. Ensuite, parce qu’elle concerne les besoins concrets des habitants, leur identification et leur satisfaction, l’économie de proximité permet de contribuer à l’amélioration du cadre de vie. Enfin, parce qu’elle renvoie à des secteurs d’activités dont les centres de décision sont la plupart du temps ancrés dans les territoires, l’économie de proximité permet de développer des relations de partenariat dans la durée. Je peux mettre en place des politiques économiques dans la continuité. Au travers de l’économie de proximité, un maire peut donc transformer la physionomie d’un quartier en travaillant sur le développement du commerce, de l’artisanat et des services aux ménages. C’est quelque chose que l’on peut faire à l’échelle d’un mandat.

    L’économie de proximité présente-t-elle un intérêt écologique ? 

    Cela me parait évident. En développant les circuits courts, en favorisant l’utilisation de ressources locales, en créant de nouvelles activités et valeurs économiques (telles que les ressourceries qui donnent une seconde vie à nos déchets), l’économie de proximité peut contribuer à alléger notre empreinte environnementale. Mais selon moi, l’intérêt écologique de l’économie de proximité va bien au-delà de la dimension environnementale : parce qu’elle s’enracine dans le local pour répondre aux besoins des populations présentes sur le territoire, l’économie de proximité permet de retrouver le sens même de l’économie, qui est de répondre aux besoins humains. Parce qu’elle valorise les petites et très petites entreprises, cette économie favorise la place des personnes dans la création de valeur comme dans les processus de prise de décision et amène à de nouvelles formes de coopérations entre les acteurs, qu’ils soient privés ou publics.

    La prise en compte de l’économie de proximité n’implique-t-elle pas de reconsidérer l’approche de l’économie exportatrice ? 

    Ce qui me parait essentiel, c’est de ne pas opposer les deux et de ne pas privilégier l’une au détriment de l’autre. Il est important aujourd’hui de prendre en compte la complémentarité entre économie de proximité et économie exportatrice. C’est le ying et le yang du développement. La première bénéficie des richesses créées par la seconde. Tandis que la seconde a besoin de la première pour offrir un cadre de vie attractif aux actifs qu’elle emploie. L’interface entre ces deux parties de l’économie est importante à cultiver. Par exemple, en amenant certaines activités de proximité à se positionner à l’exportation, comme l’artisanat d’art notamment. Ou en s’appuyant sur la force de l’économie exportatrice pour soutenir l’économie de proximité. Cela n’est encore naturel parce que la pensée économique s’est beaucoup concentrée sur l’économie exportatrice, un peu sur l’économie de proximité, mais jamais sur l’interface.

    Jusqu’à présent, l’économie de proximité n’a-t-elle pas surtout retenu l’attention des territoires ruraux et périurbains ? 

    Je pense que cela est en train d’évoluer. Parmi les territoires qui ont participé ou vont participer à la démarche IMPL que j’évoquais précédemment, une part importante sont des agglomérations : Vienne et Bourg-en-Bresse les années précédentes, Saint-Etienne, Roanne et Bourgoin-Jallieu cette année. Cela n’est pas un hasard. A Roanne ou à Saint-Etienne, on sait que le commerce et l’artisanat ont besoin d’être soutenus. Au Grand Lyon également on voit qu’il y a un intérêt croissant pour l’économie de proximité. Récemment le vice-président en charge de l’économie a affirmé que l’économie de proximité était un dossier que le Grand Lyon devait ouvrir avec les communes dans le cadre des conférences des maires. La question du maintien de certaines activités de proximité au cœur des agglomérations apparait de plus en plus cruciale. La flambée de l’immobilier pose problème à de nombreuses activités artisanales qui n’ont plus les moyens de rester en ville. Cela fait la part belle aux grands réseaux commerciaux de boutiques et de services. Le risque est qu’une partie de l’économie de proximité disparaisse.

    Selon vous, de quoi a besoin aujourd’hui l’économie de proximité pour se développer davantage ?

    Il me semble qu’elle a besoin tout d’abord de notoriété. On en parle beaucoup, mais dans un petit milieu. Et puis, comme tout concept émergent, les discours et les pratiques sont très repliés sur eux-mêmes, en laissant de côté les interactions avec ce qu’il y a autour, et en particulier avec l’économie exportatrice. A ce titre, on observe que le gouvernement n’a pas pris encore le virage de l’économie de proximité. Quel membre du gouvernement porte cette problématique à ce jour ? C’est dommage parce qu’elle pourrait constituer une des lignes de force économiques qui lui font défaut aujourd’hui.
    Nous avons également besoins de développer de nouveaux modèles et outils d’analyse économiques. Au-delà des travaux de Laurent Davezies, nous sommes encore assez pauvres pour penser le développement de l’économie de proximité. La recherche académique a encore du chemin devant elle. Quant à nous, nous sommes pour l’instant tenus à expérimenter dans les territoires. D’une certaine manière, les pratiques sont en avance sur la conceptualisation.
    Enfin, la création d’entreprise constitue un enjeu essentiel. Il faut tout d’abord se rappeler que la grande majorité des entreprises qui se créent chaque année relève de l’économie de proximité. La plupart des entreprises de l’économie de proximité ont moins de dix salariés. Ce qui veut dire qu’en général leur développement ne les mène pas à une taille importante. Dès lors, la croissance de l’économie de proximité implique de créer de nouvelles entreprises. De même, la recherche de nouvelles réponses à des besoins peu ou pas satisfaits relève largement de la démarche de création d’entreprise, en tant que capacité à comprendre des besoins et à dédier une activité à leur satisfaction. D’ailleurs le passage du besoin au projet est encore mal appréhendé. Aujourd’hui, de nombreux acteurs interviennent pour favoriser la création d’activités : la Région, les agglomérations, l’Etat, les chambres consulaires, etc. Or, les dispositifs mis en place se focalisent généralement sur le business plan. Généralement, ils laissent de côté ce que l’on appelle l’émergence, c’est-à-dire ce moment intermédiaire où un besoin a été identifié sans que l’on ait encore de véritable projet en face. Il faut que l’on invente des dispositifs qui permettent de faire se rencontrer des besoins et des porteurs de projets potentiels.

    L’évasion commerciale et l’essor du e-commerce sont-elles les principales menaces pesant sur l’économie de proximité ? 

    Pour ce qui concerne l’évasion commerciale, c’est une évidence. C’est d’ailleurs souvent ce qui permet de faire prendre conscience aux élus l’importance de développer l’économie de proximité. A titre d’exemple, la vallée du Grésivaudan a une économie exportatrice très solide mais une économie de proximité en revanche très faible dans la mesure où les habitants vont consommer surtout à Grenoble et Chambéry. Pour le e-commerce, les choses ne sont pas aussi évidentes. Certes, il peut constituer une concurrence pour les activités de proximité. Mais à l’inverse il peut aussi constituer une opportunité pour ces dernières en leur permettant d’accroitre leur aire de chalandise. A cet égard, on peut citer l’expérience « Panier Oullins » qui a été soutenu par l’Etat et la Région. Il s’agit d’une plateforme de e-commerce qui fédère des commerçants et des artisans de la ville d’Oullins et qui permet aux consommateurs de commander à distance via internet. Ce type de plateforme peut donc permettre d’accroitre le chiffre d’affaire en captant de la demande à plus longue distance. De plus, la mutualisation de la plate-forme permet de partager les coûts et de gagner en visibilité par un effet vitrine plus important. On peut d’ailleurs imaginer des logiques de réseaux : par exemple une plateforme mettant en réseau les libraires de la ville ou de la région. Il faut analyser finement l’essor du e-commerce et savoir distinguer les offres qui ont une accroche avec la proximité et celles des grandes plateformes de type Amazon.

    L’innovation apparait comme un levier incontournable de la compétitivité des activités à vocation exportatrice. A-t-elle aussi un rôle à jouer dans le développement de l’économie de proximité ?

    Absolument ! On retrouve les différentes facettes de l’innovation dans l’économie de proximité : l’innovation technologique, organisationnelle, d’usage, sociale, écologique. Elles nourrissent l’économie de proximité comme elles nourrissent l’économie exportatrice. La différence c’est que l’accès à l’innovation est plus difficile pour l’économie de proximité parce qu’elle concentre moins de capitaux. Ce qui amène à penser que l’acteur public devrait investir davantage dans l’économie de proximité que dans l’économie exportatrice, qui est plus en capacité de financer ses besoins d’innovation.

    Le financement de l’économie de proximité peut-il lui-même s’inscrire dans une logique de proximité en mobilisant l’épargne locale ?

    C’est une piste intéressante, même si elle ne peut pas être la seule source de financement. Nous avons plusieurs projets en cours dans ce domaine. Par exemple, avec la Nef, coopérative de finances solidaires, nous venons de lancer un projet qui s’appelle « prêt de chez moi ». C’est une démarche de crowdfounding intermédié. Concrètement, via un site internet dédié, chacun peut cofinancer des projets d’activités qui ont été analysés au préalable par la Nef. La viabilité mais aussi la dimension éthique du projet sont donc évalué au départ. Cela fait une différence avec les autres démarches de crowdfounding qui se développent actuellement et dans lesquelles il n’y pas d’évaluation en amont des projets. Un autre exemple : le territoire de Biovallée dans le Val de Drôme cherche à mettre en place un produit d’épargne de proximité pour collecter l’épargne locale et financer les activités du territoire.

    Les démarches actuelles d’urbanisme commercial et de management de centre-ville sont-elles à la hauteur des enjeux de l’économie de proximité ? 


    Je ne pense pas. Tout d’abord, il y a un vrai risque à ce que le développement de l’économie des villes ne soit accaparé par de grands opérateurs internationalisés, en particulier dans le secteur du commerce. Dans une agglomération comme celle de Lyon, on s’aperçoit que des opérateurs comme Unibail ou Carrefour s’accaparent les points d’accès névralgiques aux commerces, c’est-à-dire la Part-Dieu, Carré de Soie, Confluence, etc. On s’aperçoit également que le petit commerce aux alentours rencontre des difficultés. L’attractivité globale des grands pôles de commerce est telle qu’elle draine une demande qui se tournait auparavant vers le commerce de proximité. Ceci est d’autant plus prégnant que ces pôles sont maintenant situés dans la ville et non pas en périphérie. Je pense que c’est une erreur de tout miser sur ces offres très concentrées spatialement. D’une part, les grosses locomotives ont tendance à se percuter parce que l’offre globale est peut-être un peu surdimensionnée. D’autre part, il faut prendre en compte le reste du territoire et faire travailler ensemble des grands et les petits acteurs du commerce. Par exemple, pourquoi ne pas avoir prévu une petite cité des métiers de l’artisanat (plombier, électricien, menuisier, etc. ) juste en face du pôle de commerce de Confluence ?

    Il est plus difficile de travailler avec le tissu de commerçants et d’artisans qu’avec les plus grandes entreprises de l’agglomération. Comme je dis souvent, il est plus facile de verser 1 million d’euros à une entreprise que 10 000 euros à 1000  entreprises. Quand on a 100 ou 200 commerçants ou artisans, des professions libérales, c’est beaucoup plus difficile pour avancer. On est face à des acteurs qui n’ont pas forcément le même état d’esprit, les mêmes valeurs. C’est là où nous manquons d’outils pour développer les coopérations entre acteurs, pour susciter de l’intérêt partagé et des démarches de projet collectif vraiment efficaces.

    Pensez-vous qu’il soit utile et possible de décliner la logique des clusters à la sphère de l’économie de proximité ?  

    Oui, absolument. Dans le champ de l’économie sociale et solidaire, on trouve un dispositif qui s’en rapproche : les Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE). Il s’agit de groupements d’acteurs sur un territoire – entreprises, collectivités locales, centres de recherche et organismes de formation – qui mettent en œuvre une stratégie de coopération et de mutualisation au service de projets de développement local. Nous avons une expérience emblématique dans la région, à Romans, avec le groupe Archer qui regroupe une quinzaine de pôles d’activités au sein du PTCE Pole Sud. La différence par rapport aux clusters de l’économie exportatrice, c’est que souvent on n’a pas de grosses locomotives, comme les grands laboratoires et les grandes firmes du vaccin de LyonBiopole par exemple.

    La Région associe développement de l’économie de proximité et développement de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Pourquoi ? 

    Nous estimons qu’il y a un lien entre les deux. Les activités de l’ESS se caractérisent par le fait qu’elles portent une grande attention aux besoins sociaux à satisfaire – le vieillissement, le handicap ou l’enfance par exemple – et qu’elles mobilisent des ressources et se déploient dans des périmètres plutôt réduit, 30 ou 50 km maximum. L’ESS s’inscrit naturellement dans une logique de proximité ; elle apporte également des méthodes de gouvernance efficace pour agir collectivement.

    L’économie de proximité a-t-elle un rôle à jouer dans la relocalisation des activités de production ?

    Je pense que ce sont deux questions différentes. Ne serait-ce qu’au niveau du capital nécessaire à la production. L’industrie automobile par exemple est fortement consommatrice de capital. À contrario, les activités de l’économie de proximité ont une plus faible intensité capitalistique. Or, par définition, les activités fortement consommatrices de capital ont tendance à se concentrer dans l’espace et non à se diffuser. Autrement dit, la question des besoins de capitaux constitue un frein à la relocalisation des activités de production. Sans parler des différences de coûts salariaux avec des pays comme la Chine ou le Bengladesh. Pour autant, lorsque les besoins en capitaux ne sont pas délirants, la recherche de la qualité peut donner un avantage à la relocalisation. J’ai en tête l’exemple de clients automobiles d’une entreprise de sous-traitance située près de Chamonix. Ces clients ont fait un calcul tout simple : si on cumule l’ensemble des coûts de production, transaction et de contrôle qualité pour acheter des balais d’essuie-glaces en Chine, il vaut mieux se fournir en France. En plus, cette entreprise a un niveau de réactivité plus fort que le fournisseur chinois. Peut-on être globalement moins cher, à qualité équivalente et coût complet, que la Chine ou le Maroc, c’est la vraie question. La gestion et la flexibilité des ressources humaines au niveau des territoires pour développer des productions sont peut-être une partie de la réponse. Cela renvoie à ce que l’on appelle la Gestion Territoriale des Emplois et des Compétences.

    Comment le Grand Lyon peut-il accompagner les communes pour les aider à développer l’économie de proximité ?

    C’est un enjeu essentiel car les communes de l’agglomération sont aujourd’hui assez démunies pour appréhender ce sujet. Le Grand Lyon pourrait développer une réflexion partagée à l’échelle des conférences des maires : Quel diagnostic ? Quels leviers ? Quelle articulation des politiques existantes en matière de développement économique ? Le Grand Lyon va se positionner demain sur l’économie de proximité pour offrir un nouveau service aux territoires, j’en suis convaincu.

     

    Interview réalisée par Boris Chabanel (Nova7) le 13 mai 2013

  8. Rhône Développement Initiative fête ses 20 ans au service de l’entreprenariat et des initiatives créatrices d’emplois

    20 ans ça se fête : j’étais très heureux d’être aux cotés de RDI Rhône Développement Initiative pour cet anniversaire !

     

    L’association RDI a pour objectif principal la promotion des entreprises créant de l’emploi pour les personnes en situation d’exclusion sur le Rhône. 

    Pour les créateurs d’entreprises : RDI a pour vocation de trouver avec eux les moyens de financer leur projet de création d’entreprise. L’appui de RDI se matérialise essentiellement par un soutien financier grâce à deux outils : une garantie sur emprunt bancaire et un prêt d’honneur permettant de conforter les apports personnels. RDI propose également un accompagnement et un suivi personnalisé, un réseau de partenaires spécialistes de la création et la mise en place d’un parrainage par un chef d’entreprise.

    Pour les structures de l’économie sociale et solidaire (SIAE, associations employeuses, etc.) : RDI peut mettre en place un accompagnement personnalisé au travers du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) et apporter un soutien financier sous la forme de garantie sur prêt bancaire et d’apports en quasi fonds propres afin de pérenniser leur développement ou assurer leur consolidation.

     

    RDI souhaitait fêter l’entreprenariat et les initiatives créatrices d’emplois avec les élus et représentants de collectivités, les organismes bancaires, les chefs d’entreprises, les entreprises de l’économie sociale et solidaire.

    Le jeudi 19 septembre, 350 personnes se sont ainsi retrouvées dans la prestigieuse salle des Assemblées de la Région Rhône-Alpes. 

    Bénévoles, partenaires, entreprises et associations soutenues par RDI ont pu se rencontrer, échanger et partager un moment convivial.

    20 ans RDI   

    20 ans RDI

    20 ans RDI

    Que de chemin parcouru depuis 20 ans !

    Les témoignages des partenaires, bénévoles et entrepreneurs se sont succédés démontrant la richesse et le dynamisme du tissu productif et des expériences entrepreneuriales. dans le Rhône.

    J’ai participé à la table ronde sur « l’économie de proximité : une réponse face à la crise ? », aux coté de Christian Sautter, Président de France Active, et de Louis Schweitzer, Président de France Initiative, sur le thème.

     

     

    20 ans RDI

    La remise de trophées à distingué 4 entrepreneurs, qui attachent de l’importance à l’économie de proximité et créent cohésion sociale et emplois sur le territoire.

    20 ans RDI

     

    20 ans RDI

    C’est avec beaucoup d’émotions que les lauréats ont pris la parole pour remercier l’équipe de RDI d’avoir cru en leur projet.

    Lors du cocktail, les participants ont pu contribuer à la réalisation d’un tableau, œuvre collective mémoire des 20 ans de RDI. Chaque message témoigne du véritable apport de RDI auprès des hommes et de leur projet.

    20 ans RDI
       

    Paroles de participants :

    « Bravo d’exercer votre métier avec passion, cœur, professionnalisme et de contribuer à la confiance des créateurs »

    « Il faut des histoires belles d’entrepreneurs, pour donner envie d’entreprendre »

    « Bravo pour tout ce à quoi vous contribuez, c’est vivant, humain et bien utile »

    Merci à RDI pour cette formidable ouverture sur « l’autre »

     

     

    20 ans et après ?

    Pour les prochaines années, RDI entend poursuivre le développement de l’économie sociale et solidaire dans le département du Rhône en intervenant davantage sur ce secteur que ce soit en phase de création ou de développement.

    L’association souhaite également se positionner sur l’innovation au sens large en accompagnant les structures porteuses de projets innovants ayant besoin d’une levée de fonds plus conséquente. 

    RDI veillera à renforcer sa présence aux côtés des entrepreneurs éprouvant de nouveaux besoins en phase de croissance. 

     

     

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