Aide aux employeurs d’apprentis : pour EELV, l’apprentissage est une priorité

Alors que la formation des jeunes et leur capacité à intégrer le monde du travail devraient être une priorité nationale, le gouvernement décide de baisser l’aide aux employeurs d’apprentis de manière importante. Pourtant l’apprentissage est une méthode pédagogique indispensable dans un grand nombre de profession et ne peut se faire sans l’aide d’un maître au sens noble du terme. L’apprentissage est également l’un des leviers essentiels de développement économique et humain pour les petites et moyennes entreprises, et en particulier les entreprises artisanales, qui représentent plus d’un employeur d’apprentis sur deux.

L’aide aux employeurs d’apprentis est une aide d’Etat en reconnaissance du temps passé par l’employeur à la formation individualisée d’un jeune, à la transmission d’un savoir faire et de plus en plus souvent également d’un savoir être.

A partir de janvier 2015, le gouvernement a décidé brutalement et unilatéralement de baisser de 44 à 26 millions d’euros l’enveloppe qu’il attribue à la Région Rhône Alpes pour verser les aides aux employeurs d’apprentis. En effet, la dotation d’État de base, selon la Loi en vigueur, pouvant être redistribuée par la Région Rhône-Alpes, s’élèvera donc désormais seulement à 1 000 euros par contrat et par an et sera réservée aux entreprises de moins de 11 salariés.

Au plan inter-régional, l’Association des Régions de France a recommandé aux Conseils régionaux de ne pas apporter de compensation à cette baisse, estimant qu’ils n’ont pas vocation à compenser le désengagement de l’État.

Ne pouvant s’opposer à cette décision, mais conscient de l’effort consenti par les artisans et les petites entreprises qui emploient des d’apprentis, Philippe Meirieu, Vice-président du Conseil régional délégué à la Formation tout au long de la vie et chargé de l’apprentissage, avec l’appui de Cyril Kretzschmar, Conseiller délégué à la nouvelle économie, aux nouveaux emplois, à l’artisanat et à l’économie sociale et solidaire, a souhaité que la Région Rhône-Alpes fasse un effort particulier et ajoute des bonifications significatives à la somme prévue par l’Etat.

En effet, la Région, compétente en matière d’apprentissage comme en matière de soutien à l’artisanat et aux TPE, est garante de la qualité de l’apprentissage. Elle veut en faire, tout à la fois, une voie de formation et de promotion sociale pour les jeunes, un moyen de développer la transmission des savoirs professionnels entre les générations et un outil au service de l’économie régionale, en particulier les artisans et les petites entreprises qui constituent un réseau essentiel pour irriguer les territoires et contribuer au développement harmonieux de l’économie de proximité en région. Les petits employeurs qui s’engagent pour l’apprentissage doivent donc être reconnus et aidés ; ils doivent être encouragés par la Région car ils sont des acteurs majeurs de son développement.

Si nous défendons l’artisanat en tant que levier de l’apprentissage, c’est que ce secteur est essentiel dans le maintien et le développement de l’économie de proximité, dans le service aux habitants partout en Rhône Alpes, dans la relocalisation de l’emploi, dans la réduction effective de l’empreinte écologique des activités.

Ainsi, la délibération adoptée par la Région Rhône-Alpes le 17 avril 2014 stipule que les maîtres d’apprentissage qui accepteront de suivre une formation à l’encadrement pédagogique des apprentis recevront un bonus de 350 ou de 650 euros de la part de la région Rhône-Alpes, selon le niveau de formation de l’apprenti. A cette bonification pourra s’ajouter une autre, d’un montant de 450 euros, pour les employeurs n’ayant pas d’autre salarié que l’apprenti. .

Enfin, parce que les démarches demandent souvent plus de temps que le bénéfice de l’aide n’en fait gagner, Philippe Meirieu a voulu que soit simplifiée au maximum la procédure de versement de ces aides. Ce sont les centres de formation des apprentis qui gèreront la procédure, l’employeur n’ayant qu’à fournir un relevé d’identité bancaire à la Région.

Pour les élus d’Europe Ecologie – Les Verts, l’apprentissage est une priorité. Il ne doit constituer  ni une voie de garage ni une voie en concurrence avec la voie scolaire, les formations universitaires académiques ou les dispositifs de formation continue ! C’est au contraire, une voie de formation initiale complémentaire de l’offre proposée par l’Education Nationale comme de celle gérée par les partenaires sociaux, pour répondre à des besoins spécifiques des jeunes et des territoires.

L’apprentissage ainsi pensé et mis en œuvre devient un véritable outil de promotion sociale à travers de véritables filières de formation, du CAP au master professionnel ou au diplôme d’ingénieur. C’est pourquoi nous sommes opposés à une division de l’apprentissage en filières pré et post-bac qui revient à opposer les apprentis entre eux. Les Ecologistes se battent, sans relâche, pour qu’il existe un continuum de formations, sans rupture et avec les passerelles nécessaires afin de permettre à tous les jeunes de se former et de s’intégrer dans les meilleures conditions possibles. Nous ne nous résignons pas à ce qu’un seul jeune soit exclu de la formation et nous militerons sans relâche pour que le droit à l’orientation et à la formation tout au long de la vie soit un droit effectif pour toutes et tous.

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